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Presque à la liaison des rues
Basse et Haute d'Orléans, et proche de la Place Emerat,
une petite habitation se distinguait par la caractère
mauresque de sa porte d'entrée et, aussi par les petites
fenêtres étroites et grillagées, qui trouaient
les murs des côtés. Une enseigne indiquait la destination
de cet immeuble : restaurant espagnol.
- C'était une accueillante
auberge dont les tarifs des repas et des chambres étaient
à la portée des bourses modestes.
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- Rien de particulier... Et pourtant
cette "Posada" a une histoire qui se situe à
l'époque héroïque de l'arrivée des
Français à Oran, racontée par le Colonel
Trumelet-Faber.
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- En 1810, le Bey Boukabous fait édifier
cette petite demeure pour son propre usage. Elle devient par
héritage celle de son gendre Hassan, dernier bey d'Oran
qui la vend en 1831 au Consul d'Angleterre, M. Welsford. Elle
est encore revendue, puis aménagée : auberge au
rez-de-chaussée, chambres au premier étage, autour
d'une cour intérieure avec balcon.
- Dans une grande salle, on chante,
on danse, on boit. Les Officiers de la garnison sont heureux
de trouver en ce lieu, en la compagnie de jeunes et jolies pensionnaires,
prodigues d'oeillades assassines, des plaisirs agréables.
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- " Le couloir d'entrée
- nous est-il révélé - est éclairé
par une ravissante lanterne moresque à vitrail de couleur
et frangée de chaînettes d'argent terminées
par des croissants de même métal... Le plafond du
salon, en bois de cèdre sculpté, est semé
de rosaces, de fleurs, de fruits et de poissons peints en couleurs
voyantes relevés d'or... Un lustre à bougies et
des appliques arabes en composent l'éclairage..."
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- De ce passé historique, il
ne reste rien. Mais on pouvait voir (peut-être encore ?)
au musée Demaëght, la lourde porte extérieure
"ferrée de clous à grosse tête et d'une
serrurerie massive" , ainsi qu'une dalle de 300 kilogs retrouvée
enfouie devant l'entrée qui portait les armoirires sculptées
de Charles III, Roi d'Espagne.
- Cet écu armorial aurait orné
la façade de la "Maison Municipale" construite
en 1774 sur l'ordre du Général espagnol Alvarado,
alors Gouverneur d'Oran.
- Source : "Oran et les
témoins de son passé" par Eugène Cruck
- Imprimerie Heintz frères, Oran - 1956
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- Non, il ne reste rien...
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- Photos Ernest Saval
décembre 2005.
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