- Il sont nombreux, les Oranais
qui ignorent où est située cette porte.On en parle,
on la devine, c'est quelque part à la Marine.....
Le Cardinal Ximénes et son armada (80 grands vaisseaux,
10 galères, 300 vaisseaux de transport montés par
15.000 hommes) quitte Carthagène le 14 Mai 1509 et arrive
à Mers-el-Kébir, la veille de l'Ascension...
Le lendemain, après avoir célébré
la messe solennelle, le Cardinal, la croix à la main marcha
vers la ville d'Oran.
La journée n'était pas terminée que sa bannière
flottait sur le Castillo Viejo (la vieille casbah).
Le Gouverneur maure de la ville lui rendait alors les clefs.
Pour les conquérants, parmi les priorités : Protéger
solidement la ville en construisant une série de forts.
Au centre de cette organisation le Chateau-Neuf (Rosalcasar )
Certains des murs de la ville existaient depuis sa création
en 903. Tout fut rasé et reconstruit la même année
!
La première porte qui fut construite fut donc la porte
Ximénès !
Elle deviendra plus tard " Porte d'Espagne ", c'est
un petit détail connu de peu de personnes !
C'est sous Philippe II que les fortifications sont à nouveau
renforcées ; la Porte d'Espagne fut alors reconstruite
; elle trouva une splendeur particulière avec les écussons
que nous découvrons encore de nos jours ! C'est à
la pose de ces armes et écusson royaux, sculptés
à différentes époques, que la porte prit
définitivement son nom.
Des blasons de certains gouverneurs, comme Castel-Viros , sous
Charles II furent également sculptés.
- Il se dit que tous ces travaux furent
réalisés avec des économies, on en a toujours
ignoré le montant !
Il faut signaler que, malgré son apparente fragilité,
cette porte a résisté aux centaines de secousses
qui se sont produites entre le 8 octobre et le 22 novembre 1790.
- Pedro Padilla avait fait du bon
travail.
Guy Montaner
- Donnons maintenant la
parole à Eugène Cruck :
La rue du Vieux-Château, étroite,
escarpée, conduit à des bâtiments militaires.
Devant la vieille Casbah, descendons les quelques marches d'un
escalier à notre gauche, passons sous une voûte
et retournons-nous : Nous sommes devant la Porte d'Espagne. C'est
en 1589 que ce monument fut exécuté sur l'ordre
du capitaine général Don Pedro de Padilla. Malheureusement,
le riche écusson à plusieurs armoirires, avec colonnes
cannelées et pilastres, qui orne le haut de la porte,
a subi des dégâts inestimables.
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- Carte postale de 1929.
- Par rapport à
la photo de droite, on remarque dans les deux rectangles
- inférieurs
qu'il y a eu restauration, mais avec des blocs plats.
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- Photo antérieure
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- Une autre photo,
très semblable à la dernière ci-dessus
- sans doute postérieure
à 1929, (usure)
- communiquée
par Guy Montaner
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- Consultons le "Bulletin
d'information espagnole" publié par le Consulat Général
d'Espagne à Oran, sous la signature
- d'O. Millaruelo :
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- Nous voyons sur la Porte
deux blasons :
- L'inférieur est sans
doute celui de Castille. Malgré sa grande détérioration,
on peut entrevoir les deux châteaux dans le premier et
le quatrième quartiers, et les deux lions dans le deuxième
et le troisième. Il provient sans doute d'une date très
proche de la conquête d'Oran par le cardinal Cisneros.
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- Photo de Marcel
Houdou, tirée du livre d'Eugène Cruck
- On aperçoit
à droite le minaret de la mosquée du pacha
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- Le supérieur est
plus récent. Il est sculpté sur l'aigle bicéphale
impérial entre les deux lions tenants. On voit dans la
partie supérieure les lions et les châteaux de Castille,
les barres d'Aragon et les barres et les aigles des Deux-Siciles.
- Entre les armes de Castille
et d'Aragon se trouvent superposées les cinq quines avec
la bordure des sept châteaux du Portugal.
- Dans le centre du blason
figurent les armes d'Autriche, la Croix de Jérusalem et
les fleurs de lys de la Bourgogne antique.
- Superposés au centre
même, la grenade du Règne de Grenade, le lion des
Flandres, les armes de la Bourgogne moderne et le lion de Bravante.
- Le blason est entouré
du Collier de la Toison d'Or dont la maîtrise correspondait
à Charles-Quint en tant que petit-fils de Marie de Bourgogne,
fille de Charles le Téméraire.
- La Gaule, la Germanie, l'Italie
et l'Espagne, tous les pays de l'Europe Occidentale sont représentés.
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- Ce blason est attribué
à l'Empereur Charles Quint, car l'aigle impérial
y est sculpté. Mais la présence des armes du Portugal
fait que cette commune croyance est discutable. Charles Quint
n'usa jamais d'Armes portugaises auxquelles il n'avait pas droit.
Mais son fils Philippe II les utilisa en les ajoutant aux siennes
lorsque, à la mort du roi D. Sébastian de Portugal
en Afrique, il hérita du trône portugais auquel
il avait droit pour être, par sa mère, le petit-fils
du Roi D. Manuel de Portugal.
- Il est probable que le blason
fut installé au temps de Charles Quint et modifié
pendant le règne de Philippe II, date à laquelle
les armes du Portugal y furent peut-être incluses.
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- Tiré de "Oran
et les témoins de son passé" de Eugène
Cruck. Heintz frères - Oran - octobre 1956
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- Qu'est devenue cette porte
aujourd'hui (2006) ?
- Elle est envahie par des
broussailles et n'est plus accessible. Il faut faire des prouesses
pour réussir à y accéder.
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- La porte avait été
restaurée (voir le sommet) par la municipalité
- d'Oran (avant l'Indépendance)
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- La plaque du céramiste
Benjamin Jorba a aussi subi les outrages du temps :
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