- LA PETITE BOHÈME
Opérette en trois actes. Paroles de Paul Ferrier.
PERSONNAGES :
- - Carolus BARBEMUCHE
- - Le vicomte Paul de la BRETÈCHE
- - Gustave COLLINE
- - ARSÈNE - MARCEL - ALEXANDRE - SCHAUNARD - BAPTISTE
- MONETTI - RODOLPHE
- - Le vicomte Maurice de la FOUCHARDIÈRE
- - La comtesse de la BRETÈCHE
L'action se passe à Paris eu 1815.
Première mondiale à Paris, sur le théâtre
des Variétés, le 21 janvier 1905.
Une gaité de bon aloi, un ton malicieux et plaisant, voilà
ce qui caractérise celte gracieuse partition. Tout y est
net, pimpant, habillement construit par un musicien qui connaît
son métier.
La pièce débute par une brillante ouverture.
ACTE PREMIER : Au sixième étage
de la Maison Monetti.
De vieilles et sympathiques connaissances : ce sont Rodolphe,
Marcel, Colline et Schaunard avec leurs intermittentes Mimi et
Musette à la recherche d'un banquier sérieux ou
d'un aimable greluchon. Autour de cet inévitable sextuor
gravitent un entrepreneur de fumisterie, Monetti et sa richissime
fille et héritière Angèle, nantie d'une
dot de trois cent mille francs - d'avant 1914 ! - un vicomte
et sa digne mère la comtesse, un deuxième vicomte
et un inénarrable répétiteur de droit, Barbemuche,
capable de toutes les folies.
Au lever de la toile, Rodolphe assis sur la terrasse de la mansarde
où son oncle Monetti l'enferma songe qu'il s'amuserait
davantage au café Momus entre Mimi et Musette. De la rue
montent les voix joyeuses de ses camarades de bohème.
Ils ne tardent pas, grâce à la découverte
d'une trappe ignorée de Monetti, à venir rejoindre
le pauvre captif. Et sur la terrasse surgissent Marcel, Colline,
Schaunard, Mimi, Musette et Phémie. Ils précèdent
Carolus Barbemuche, un brave homme de professeur, niais et timide
qui a demandé son admission dans le cénacle. Pour
la favoriser, il s'est muni de victuailles savoureuses et de
vins vénérables. On le soumet à une courte
cérémonie qu'il subit avec admiration et bonne
grâce, tant il est fier de se trouver avec les héros
de la bohème. Puis l'admission est solennellement prononcée.
Et la fête commence ! On mange, on boit, on plaisante,
on rit, on danse. Le rêve de Barbemuche est réalisé
!
ACTE DEUXIÈME : Dans un salon de
l'hôtel de la comtesse de Bretèche.
- - Pour témoigner sa gratitude et un peu grisé
par tant de joies, Barbemuche s'avise d'inviter ses nouveaux
amis à un grand bal costumé qu'il donnera dans
l'hôtel de la comtesse de la Bretèche. Il est précepteur
de son fils et d'un ami du petit vicomte, le jeune de la Fouchardière
et il doit rester seul avec eux pendant une absence de la vieille
dame. Il en profitera pour organiser la fête promise.
- Nous le voyons au deuxième acte dans l'exercice
de ses moroses et monotones fonctions d'éducateur. Plus
de couplet joyeux et de cancans désordonnés, mais
le commentaire fastidieux du code civil, que les jeunes gens
écoutent d'une oreille distraite.
- Ils ne l'écoutent plus du tout, quand Musette,
un carton de modiste à la main, apparaît, accompagnée
de Mimi. Le jeune de la Bretèche, et son ami La Fouchardière,
sont tous deux fascinés par tant de grâce et de
jeunesse. Et quand ils apprennent que ces charmantes grisettes
sont les amies des nouveaux camarades de Barbemuche, ils s'offrent
à devenir les complices de leur joyeux précepteur.
La comtesse vient à peine de quitter l'honnête et
silencieux hôtel de ses ancêtres que la bohème,
flanquée d'une foule d'amis, tous costumés, fait
irruption dans les salons de l'hôtel. Ou y voit des mousquetaires,
des débardeurs, des pierrots, des Pierrettes, et spectacle
ahurissant, le brave Barbemuche déguisé en Catherine.
Quant à ses élèves, ils s'éprennent
pour Musette et pour Mimi d'un amour qui bravera les préjugés
de leur monde. C'est du moins le cas pour l'un d'eux, le petit
vicomte qui jure d'épouser Musette. La protestation et
l'indignation de la comtesse ne le déterminent pas de
changer d'avis : il aime Musette et Musette sera sa femme.
ACTE TROISIÈME : A Montmorency.
- - Bohèmes et grisettes se divertissent aux jeux
de l'endroit, l'escarpolette et la promenade classique sur les
petits ânes. Au restaurant, où ils dîneront
tout à l'heure, arrivent d'autres couples. A leur démarche
lente, à leurs figures tristes pourrait-on deviner que
ces nouveaux venus se disposent à fêter un mariage
? Ce cortège, quasiment funèbre, se compose de
la comtesse, du père Monetti, flanqué de sa fidèle
Angèle, de Carolus Barbemuche, d'un notaire, et enfin
de deux fiancés, le vicomte Paul et Musette. Une dernière
fois la comtesse de la Bretèche essaye de faire prévaloir
sa volonté, mais elle ne provoque que cette réponse
obstinée qui, dans la bouche épanouie et joyeuse
de M. le Prince prend un relief extraordinaire : " Maman,
j'aime Musette ". Or, Musette, pendant que le triste cortège
pénètre dans la salle réservée aux
banquets de mariage, a revu, au fond du jardin, des silhouettes
amies, celles de ces vieux camarades de la bohème. Elle
hésite, puis, résignée, se décide
à aller s'asseoir à son tour à la table
du repas de famille.
- Mais un chant délicieux parvient jusqu'à
elle : la plainte du pauvre Marcel qui dit avec mélancolie
la tristesse où le laisse encore le départ de l'infidèle.
Tout émue, et préférant son pauvre amour
ancien à la couronne de vicomtesse, Musette plante là
son riche fiancé et se jette dans les bras de Marcel.
- Mimi et Rodolphe convolent en " justes noces "
et le blason de Paul de la Bretèche sera redoré,
grâce aux trois cent mille francs de Mademoiselle Angèle
Monetti.
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