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Edgard Attias a écrit un livre juste fantastique. Jadore louvrir à nimporte quelle page.
Je minstalle sur mon canapé, je ferme les yeux, je prends le livre dans mes mains, je lui caresse la couverture puis je louvre au hasard. Quand je suis fatigué, le soir, cest vraiment un moment de détente incomparable. Je tombe toujours sur de linattendu. Là, il est 23h, je nen peux plus et jai encore un article à extraire de mes cellules grises. Jappelle Edgard à la rescousse et le voilà qui accoure. En guise de bonne nuit, ce joyau. Extrait, cest lannée 1947 :
Si je ne métais pas juré décrire 350 mots, jarrêterais là. Ces deux longues phrases fort peu adaptées aux exigences dune lecture Google toute rabougrie sont des merveilles de la nature. Elles se suffisent à elles-mêmes. Mais voilà, je ne suis quà 210 mots. Donc je vais me poser quelques questions jusquaux 350 mots. Et pour commencer celle-ci : quelquun peut-il me dire où se trouve (se trouvait ?) le parc à primeurs ? Quelquun peut-il même mexpliquer ce quest au juste un « parc à primeurs » ? Le primeur, je vois. Cest le marchand de fruits et légumes. Ça peut même être pas mal dautres choses comme un endroit qui a la primeur (servi en premier) ou un « vin qui peut être consommé dès la fin de la vinification ». Il y avait du vin dans le coin, celui de Sénéclauze, si je ne mabuse, viticulteur à St-Eugène. Et plus loin, du Mascara. Y a-t-il un rapport ? Je doute. Autre question de géographie portuaire : quel est donc cet « angle formé par les quais où est située une bouche dégout » ? Où se trouve-t-on au juste ? Si quelquun peut me renseigner sur les habitudes de la bête, ce ne serait pas du luxe. Un monstre marin est si vite arrivé. Jallais oublier lessentiel, le livre dEdgard Attias sappelle « Oran de tous les jours : 1830-1962 ». Il reprend de nombreux articles de « lEcho dOran » et plus occasionnellement de « Oran Républicain ». Nulle trace dEgo chez Edgard. Lhomme sefface devant les faits reportés par des journaux qui nont pas peur de raconter linracontable. Cest une mine dor. Si seulement tous les egos du monde pouvaient en faire autant. Merci pour tout Edgard. Je pars me coucher. 437 mots.
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