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LA PORTE DU CARAVANSERAIL

 

 

 
En 1953, quelques pierres seulement rappellent encore le caravansérail de la rue du Cirque - reliant le boulevard du 2ème Zouaves au boulevard de l'Industrie - qui devint l'hôpital Saint-Lazare. Là, le Génie fit construire en 1848, un caravansérail où subsiste encore une partie de la façade finement ouvragée.

Le Dr Gustave Sandras, dans un ouvrage remarquable : "Les hôpitaux d'Oran", nous donne l'explication de la construction de ce caravansérail :

"Qu'était-ce que ce caravansérail et, s'il n'était pas utilisé (car il ne fit jamais exploité) à quoi aurait-il dû servir dans l'esprit de ses fondateurs ?
Il faut, pour le comprendre, remonter à l'époque où la lutte avec Abd-el-Kader sévissait dans toute sa violence. Des tribus voisines, les unes étaient hostiles, les autres terrorisées par les menaces de l'Emir. On ne pouvait obtenir d'elles que des approvisionnements très précaires en grains et en bestiaux ; dans les moments de crise, il fallait faire venir les farines de Marseille par des voiliers dont le service n'avait aucune régularité.
Malgré les règlements appliqués aux boulangers et la création d'un magasin de réserve, il était arrivé plusieurs fois à la ville de n'être plus approvisionnée en pain que pour huit jours. On avait pensé que l'ouverture d'un caravansérail (étymologiquement hôtel des caravanes) où les Arabes des environs seraient assurés de trouver un marché toujours ouvert et des logements à bon compte, les attirerait et assurerait l'alimentation d'Oran en grain et viandes de boucherie. "
 
Ce caravansérail mesurant 87 mètres sur 54, construit en pierre de taille et spacieusement aménagé, fut édifié aux frais du budget de l'Algérie et coûta 162.270 francs !
 
 
Une photo rare : Le caravansérail en 1858 en pleine campagne alors que la rue du Cirque n’existait pas encore
 
 
 
Le caravansérail devient l'hôpital Saint-Lazare

Les nombreux colons affluant en Algérie posèrent un grave problème aux autorités du point de vue médical. Les hôpitaux existants s'avérèrent trop petits. "L'Echo d'Oran" constatait le 8 octobre 1848 :

" A Oran, 1000 lits sont à la disposition des malades civils et militaires, dont 48 à l'hôpital des Soeurs, pour les femmes et les enfants, et 32 au Dispensaire pour les filles soumises, mais sur les neuf cents et quelques lits que renferment les hôpitaux de la Mosquée et du Colysée, presque tous sont réservés pour la garnison et peu aux civils. Des ressources aussi précaires ne peuvent suffire à une grande ville en pleine voie de développement et un établissement hospitalier important et complet devient indispensable. "

Partant de l'Inde, le choléra éclata à Paris pour s'étendre dans le Midi et à l'Espagne. Dans l'éventualité d'une poussée de choléra en Algérie, les autorités, très réticentes quant à la construction d'un hôpital civil à Oran, décidèrent de transformer le caravansérail en centre hospitalier. Le 20 octobre 1849, l'hôpital civil Saint-Lazare était enfin inauguré , alors que le choléra avait déjà fait de très nombreux ravages parmi les populations.
 

L'hôpital rendit de très grands services, mais l'accroissement constant de la population nécessita la création d'un hôpital civil, celui que nous connaissions encore à l'Indépendance. Le 6 août 1883, les malades abandonnèrent l'hôpital Saint-Lazare pour occuper l'hôpital neuf.
 
Que devint le caravansérail quand il cessa d'être un hôpital ?
 
Quelques locataires s'installèrent dans l'ancien caravansérail qui fut complètement détruit par un incendie le 3 octobre 1883. Il n'en resta que les fondations. Par la suite, les vestiges du caravansérail connurent plusieurs locataires, notamment le cirque Benayon.
Aujourd'hui, seules quelques pierres rappellent ce que fut cette vaste construction qui, élevée pour faire un caravansérail, ne servit jamais à cet usage et fut pendant 34 ans, l'hôpital civil Saint-Lazare d'Oran.

La porte déménage

Le 13 juillet 1954, la porte principale de la façade du Caravansérail déménage. Elle devait être reconstituée dans les jardins de la Promenade de Létang, ce qui fut fait quelques mois plus tard et le 6 avril 1955, les visiteurs de cette célèbre Promenade pouvaient découvrir dans la verdure un magnifique arc de triomphe. Démembrée par les hommes de l'art, elle avait été reconstituée dans un cadre digne de sa beauté formée de styles au mélange imprévu mais d'une incontestable valeur
Extraits de " Récits autour d'Oran" d'Edgard Attias. (Voir rubrique Livres).
 
 
 
 
La porte du Caravansérail incorporée dans la rue du Cirque
 

   

Aujourd'hui ?

En 2005, une formidable tempête jeta à bas la porte du caravansérail qui était toujours par terre en février 2006.
Voici ce qu'il en reste jusqu'à ce que les pouvoirs publics se décident à la reconstituer. Cela a été fait en 1954.
Cela pourrait être refait !!!
   

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