- Hymne à la gloire de Saint-Lambert
- Soyez loué, Seigneur ! enfin
Gaby nous reste
Avec son casque d'or.
Avec son noir habit, son pendule et ses gestes
Et autre chose encor !
L'homérique gaîté
qui secouait la ville,
Six ans, perdurera ;
Le couple de lions de notre hotel de ville
De joie en pissera !
Une aube de bonheur avec la lune rousse
Montera dans le ciel
Et l'eau de nos bidets sera limpide et douce
Ainsi qu'azur et miel !
Oui, closes pour toujours seront les
maisons closes,
Comme un chaste sérail ;
La myrrhe embaumera les lambertistes proses,
Non le poivre ni l'ail !
On inaugurera chaque jour des latrines
Une pompe, un égout
Et Suzanne et Martha aux chairs aldutérines
A ce jeu prendront gout !
On allègera plus, cher Oran,
tes finances
D'un seul maravédis
Les voleurs vainement pour se remplir la panse
Quêteront un radis !
Mais surtout, ô Seigneur, moi
qui céans m'amuse
A chroniquer en vers
Gaby, longtemps encore captivera ma muse
Avec ses yeux pervers !
Je me divertirai, cherchant la rime
à casque
A trogne, à lupanar
Et l'électeur séduit, et l'électeur qui
casque
Applaudiront mon art.
Mieux que Fouque et Berland, mieux même
que Dandine
Certes, l'on peut sonner
Ce curaillon exquis qui jase et se dandine
Vermillonnant son nez !
Ah ! si j'égale un jour la folle
truculence
De Maître Rabelais ;
Si le rythme ravit de mon vers qui s'élance
Comme un poignard malais ;
Si raillant sans aigreur ton ire qui
menace
Et ta soif de baril
J'atteins, dans un éclair, le sommet du Parnasse
De verts lauriers fleuri :
Soit à jamais béni, maigre
prêtre en délire
De Saint-Flour débarqué
Et tandis que je chante enivré sur ma lyre,
Bois et rebois le jus de treille à plein baquet !
Mickey