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- Le cirque Amar est un cirque fondé
par Ahmed Ben Amar el Gaid, né à Bordj Bou Arreridj,
en 1860.
C'est à Sétif qu'Ahmed Ben Amar dressa pour la
première fois son chapiteau rouge et vert. Il avait auparavant
rôdé son spectacle de danseuses et animaux dans
plusieurs localités situées en Kabylie. Ami des
bêtes, et grand expert en chevaux, il sortit pour la première
fois d'Algérie pour aller vendre des pur-sang en Angleterre.
À la suite de ce voyage, il mit au point un spectacle
coloré, avec des danseuses du ventre, les Ouled Nails,
qu'il intitula " la grotte algérienne ", et
partit à la conquête de la France métropolitaine.
Le succès fut si complet qu'Ahmed se mit à rêver
à un immense chapiteau itinérant où évolueraient
fauves, danseuses et saltimbanques.
Parcourant les foires à la recherche d'animaux,
il rencontra un jour le directeur de la " Ménagerie
Lozérienne " de Mende, Monsieur Bonnefoux, qui venait
de capturer un loup. Ahmed décida d'acquérir la
bête sauvage pour la dresser et en faire une des vedettes
de son spectacle. Grâce à cette rencontre, Ahmed
fit connaissance de Marie, la sur du directeur.
De l'union d'Ahmed et Marie naquirent six garçons, dont
plusieurs perpétuèrent la tradition familiale.
- Quelques années plus tard, Ahmed conçut
un spectacle inédit avec trois de ses fils, sans danseuses,
mais avec une fosse aux lions où il fit descendre ses
trois fils, Ahmed, Abdelah et Mustapha "le plus jeune dompteur
du monde"...
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- Il s'agissait en fait d'une petite ménagerie,
mais qui permit au nom Amar de commencer à se faire connaître,
notamment lors de ses prestations dans diverses foires, comme
la Foire aux Pains d'Épices à Paris en 1909.
- Peu à peu, " Les plus jeunes
dompteurs du monde ", comme le proclamait la réclame
du spectacle, eurent de plus en plus de succès et attirèrent
un public toujours plus nombreux.
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Après la mort d'Ahmed en 1913, Marie reprit les rênes
de l'entreprise et après une interruption due à
la Première Guerre mondiale, la notoriété
du cirque s'étendit à nouveau. L'établissement
grandit. Dès 1926, " Le Grand Cirque Ménagerie
Amar Frères " devint célèbre au-delà
des frontières.
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- Forts de leur popularité grandissante,
les frères Amar prirent quelques années après
la route vers l'Algérie, la Tunisie et le Maroc. Partout
l'accueil fut exceptionnel. La troupe continua sa tournée
en Égypte, Grèce, Turquie, Bulgarie, Hongrie, Autriche,
Italie avant de rejoindre Paris couverte de gloire.
Le fils aîné, prénommé comme son père
Ahmed et qui vécut très longtemps avec la comédienne
Florelle, fut pendant de longues années dresseur d'éléphants.
Omniprésent sous le chapiteau et d'une autorité
reconnue de tous, il fut chargé de la direction du cirque
en tournée. Perfectionniste et exigeant avec la troupe
mais d'abord avec lui-même, il contribua à la réputation
du cirque familial.
C'est le cadet, Mustapha, surnommé
" le Colonel ", qui donna au cirque sa popularité
internationale.
- Avant de diriger toute la troupe, de son
bureau des Champs-Élysées, il s'était illustré
sur la piste en dompteur intrépide. Un soir, en représentation
à Bruxelles, sa tête, prise en tenaille par les
mâchoires d'un tigre imposant, en garda pour toujours les
cicatrices. Cette frayeur passée, Mustapha prit en main
l'administration du cirque familial et ne parut plus sur la piste.
C'est lui qui en 1929 décida de lui faire franchir la
Méditerranée. Cent vingt véhicules furent
nécessaires pour l'acheminement du matériel, de
la ménagerie et de la troupe.
- Ali, le troisième frère, après
avoir connu la gloire comme dresseur d'ours blancs, s'occupa
des finances. Chérif, le plus jeune, qui avait succédé
à Mustapha auprès des fauves, devint par la suite
l'administrateur de la troupe.
Baptisé " Cirque Géant " avec sa double
piste dès 1929, le cirque Amar ne cessa ensuite d'évoluer
pour faire face au succès et il fallut créer une
deuxième troupe, le " Cirque des Cirques " ;
non sans avoir auparavant créé un spectacle à
Paris en s'installant à l'Empire, Avenue Wagram.
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- Sous l'impulsion de Mustapha, ils montèrent
dans cette salle des spectacles éblouissants, invitant
les attractions les plus étonnantes, mais aussi des exhibitions
sportives animées par Gilbert Richard, (remarqué
par Mustapha Amar, il fit ses débuts en 1947 sur la piste
de son cirque en tant que " Monsieur Loyal "), "
le plus jeune Monsieur Loyal du monde " (moins de 18 ans),
se plaisait à plaisanter, en parlant de lui, du célèbre
Mustapha, surnommé " Phapha ", et des présentations
d'artistes de music-hall, tel Fernand Raynaud.
Avec l'arrêt des voyages, pendant la Seconde Guerre mondiale,
trois cirques se dressèrent autour de Paris : " Le
Grand Cirque " de Mustapha, le " Cirque international
" d'Ali et le " Nouveau cirque de Paris " dirigé
par Ahmed et Chérif. La paix revenue, les tournées
reprirent avec des spectacles toujours plus étonnants.
En pleine Guerre froide, Moscou et New York offrirent un "
pont d'or " pour recevoir le cirque Amar. Le gouvernement
japonais invita Mustapha à Tokyo pour choisir les meilleures
attractions d'Asie à présenter en Europe.
En 1960, l'héritier et le grand patron d'un des plus importants
cirques d'Europe tînt à fêter le centenaire
de l'entreprise familiale par une prestigieuse tournée
en Algérie. Un train spécial de 54 wagons quitta
Paris. Une centaine d'artistes présentèrent 23
numéros, sous un chapiteau géant à 8 mâts.
Ce fut le dernier grand épisode de la saga Amar, la mort
successive des frères Amar y mettant fin.
En avril 1964, lors du passage du cirque à Châteaudun,
trois éléphants, vraisemblablement énervés
par les bruits d'un boulodrome tout proche, rompirent leurs chaînes
et s'échappèrent dans la rue, semant la panique
et tuant un enfant de quatre ans. Ces trois animaux, alors jugés
trop dangereux, furent transférés au parc zoologique
de la Tête d'Or à Lyon.
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- En 1968, Mustapha Amar se résigna
à abandonner la direction du cirque.
- Jean Roche dirigea le cirque jusqu'en 1972.
Jacob pris le relais pendant un an, jusqu'à ce que l'enseigne
du cirque soit reprise par la famille Bouglione en 1973.
En 1991, la famille Bouglione loue à la famille Rech-Brand
l'enseigne " Amar " pour en refaire le 1er Cirque de
France. C'est à Blois que le chapiteau verra le jour,
car " Amar " fait quasiment partie du patrimoine Blésois,
les frères Amar ayant à l'origine leurs quartiers
d'Hiver dans cette ville. " Amar " est une enseigne
qui a déjà été beaucoup utilisée
il y a quelque années, mais plus que cela " Amar
" est un label synonyme de gigantisme et de très
grande qualité.
- Malgré tous les efforts des loueurs
de cette franchise à l'époque, le nom " Amar
" suite à plusieurs échecs consécutifs,
a été mis en sommeil ce qui rendait en 1991 aux
Rech-Brand cette entreprise aussi périlleuse que risquée.
Le pari fut pourtant gagné, même si cela valut de
nombreux sacrifices à Désiré RECH et sa
famille.
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- " Amar " était enfin rendu
à son public et redevenait le N°1 des cirques français
tant par son importance que par la grande qualité de son
spectacle qui change intégralement chaque année.
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- Après cinq ans d'existence, compte
tenu du succès remporté par le Cirque " Amar
" direction Rech-Brand, un deuxième " Amar "
dirigé par la famille Falck vit le jour en 1996 ce qui
força la famille Rech-Brand à transformer son enseigne
en Cirque " Kino'S-Amar " pendant un an avant d'adopter
définitivement le nom Cirque Kino's.
- Le cirque Amar est aujourd'hui dirigé
par la famille Falck, qui loue l'enseigne aux Bouglione
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- Tiré de www.notrejournal.info
n° 312
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