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Le docteur Constantin ALQUIER

 
 

 

Constantin Alquier
Téniet-el-Haâd 1875 Alger 1934

 

Le docteur Alquier a rempli jusqu'à l'héroïsme cette vocation de médecin de colonisation bien spécifique à nos provinces d'Afrique du Nord, et souvent méconnue, car accomplie avec une grande discrétion dans des lieux éloignés des grandes villes auprès des populations les plus déshéritées.

 

Originaire du midi languedocien et de Dijon, la famille Alquier s'établit à Téniet-el-Haâd (département d'Alger) dés le milieu du XIXe siècle. C'est là que naît en 1875, Constantin Alquier, d'un couple d'agriculteurs qui vont l'orienter vers la médecine. L'internat d'Alger le nomme, au concours de 1898. Il s'oriente médecin de colonisation et conservera ses fonctions pendant vingt-deux ans, d'abord à Fedj-Mzala, de 1901 à 1906, puis à Chellala, de 1906 à 1923.
Il y combat plusieurs épidémies. En 1921, au cours d'une des tornades du typhus, il est atteint à son tour.

Le docteur Edmond Sergent, directeur de l'Institut Pasteur, qui le connaissait et le tutoyait, raconte : "Quelques années plus tard, le typhus qui, pour une fois, épargne Chellala, est signalé dans une commune mixte voisine, dont le médecin, tout jeune, arrive de la ville. Alquier écrit aussitôt au chef du département : monsieur le Préfet, j'apprends que dans une circonscription voisine de la mienne, le typhus a éclaté. Mon confrère, nouvellement nommé, arrive d'une région indemne, il est donc sensible au mal. J'ai eu la bonne fortune de guérir, il y a quelques années, d'une atteinte de typhus, J'espère avoir conservé une résistance acquise. Je demande en conséquence à relever mon confrère pour la durée de l'épidémie. "
Malheureusement, le docteur Alquier avait perdu sa prémunition. Il contracta à nouveau le typhus et cette fois-ci, une forme très grave, avec des complications gangreneuses. Il fut sur le point d'être amputé, et resta infirme. "
Après quatre années de convalescence, dont deux sur des béquilles, à proximité d'Alger où le fixaient de fréquentes hospitalisations, le docteur Alquier, se voyant incapable de poursuivre sa tâche de médecin, dut songer à trouver des ressources nouvelles, en complément d'une modeste retraite.
Ayant perdu sa femme du tétanos, s'étant toujours intéressé à l'agriculture, et ayant conservé la confiance des musulmans, il s'engagea dans une politique d'exploitation rurale dont l'exemplarité ne fut pas toujours encouragée par le Gouvernement Général. Sa doctrine reposait essentiellement sur des concessions irrigables et la substitution des fourrages (notamment la luzerne) à la culture trop aléatoire des céréales. Une composante importante de ces mesures s'appliquait à la constitution de réserves, destinées à l'accroissement de l'élevage et d'autant plus nécessaires qu'avec ses fonds personnels et l'apport de ses collègues, il avait constitué parallèlement une ferme bergerie. Cependant la sécheresse de 19.30-1931 et l'eau saumâtre des puits nouvellement creusés réduisirent de plus de moitié certains troupeaux.
En 1932, assurant de plus en plus difficilement des tâches insurmontables, le docteur Alquier, souffrant d'une extension viscérale de sa maladie, est réexaminé à Alger. Il n'est plus qu'un grand infirme. Sa mort survient deux ans plus tard en 1934 à la clinique des Orangers d'Alger.

L'auteur de ces lignes n'eut qu'une fois l'occasion de rencontrer son confrère d'une trempe peu commune. Il n'oubliera jamais le regard acéré de celui qui fut sans doute le plus mémorable, sinon le plus illustre, de nos médecins de colonisation.
Docteur Georges Duboucher

ÉTATS DE SERVICE À CHELLALA

Médecin de colonisation de 1901 à 1923.
Conseiller municipal de 1928 à 1933.
Président de la sous-commission des points d'eau et de l'élevage (Gouv. général).
Président du Syndicat agricole.
Président de la caisse locale du Crédit agricole
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TRAVAUX ET CONTRIBUTIONS DIVERSES

Relations des épidémies de typhus et de variole, dont une relation classique de celle de 1920-1921 (Institut Pasteur).
Médaille d'or à l'exposition d'Hygiène de Lyon, 1911
Herbier des hauts plateaux (avec le professeur Trabut).
Collection de géologie (avec le professeur Savornin).
Recherches sur l'hydrologie des hauts plateaux.
 
DÉCORATIONS
 
Médaille d'or de l'Exposition internationale d'Alger, 1911.
Médaille d'or de l'Exposition internationale de Lyon, 1911
Médaille d'or des épidémies, 1921.
Chevalier de la Légion d'honneur, 1930.

Source : Les cahiers d'Afrique du Nord 17/1

 
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