A NOS LECTEURS
Le " Margaillon " est un journal
qui, par la simplicité de ses articles, désire
tout simplement plaire à la masse populaire.Il fera l'impossible
pour défendre les faibles et les opprimés contre
une coterie d'accapareurs néfastes, désirant acheter
les bonnes volontés et les plumes non expérimentées.Le
" Margaillon " a ouvert l'il, il était
temps !!!
Notre organe défendra les Petits et les Démobilisés,
c'est tout dire. Il n'est patronné par personne et se
rangera sous la bannière des clairvoyants, des justes,
et non sous celles des bluffeurs possédant des sommes
rondelettes pour les élections prochaines, reliquat des
énormes bénéfices réalisés
sur les mercuriales qu'ils ont imposé à notre population.
Le " Margaillon ", écorchera vif, en temps voulu,
toute cette racaille ; pour le moment ils ne sont pas encore
assez gras.
Contentons-nous pour l'instant de respirer, et de vivre cette
vie civile, chèrement méritée, et dès
qu'ils ouvriront leur sale bec... Alerte aux gaz... !! A l'assaut
! Et nous occuperons la position. F. DELAYE. |
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- EL MARGAILLON
- A que bous n'sabez pas comment qui s'a formé
el çournal d'el Mergaillon ? Tony et Lagagnousse, Fransquitto;
Felippe el Tonto, y Bouzian, quatre bons bougres qu'on sé
conécé y fait longtemps, on sé trouvé
inbités el dernier bal de la Bictoire ousque Felippe et
Tonto y sé donnait l' bras à una qué lé
diouen la belle Hélène qu'elle s'apportait un estomac
bien rembourré : tché ! qué chiqué
qui sé faisait pourquoi il abait dansé la valse
avec la Préfète dé la Sénia, la tia
Palmira !!
- Tony el Lagagnousse y s'était déguisé
en Peau rouge sénégalais.
On s'est rencontré à l'en trac' au buffet; j'y
dis à tousse : Ça y est nous faisons el çournal
d'el Margaillon !
Y vingua les tuyaux : D'abord, Tony el Lagagnousse y s'en va
trouvé tout d'suite el curé dé Santa-Cruz
qui sé proméné joustement à los pinicos
per loui démander ça qui pensait del Célibat
Eclésiastic
- C'est una question plousqué
délicat, répond el curé.
" Ah Ouat' qu'est-ce ça fait ça, si este pougnetéro
dé collège y bous autorissait à prendre
ùn femme taiba la sauce, y dalé qué dalé
?
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- On inviterait à la noce tous les çoùrnalisses
d'el Margaillon, même Bouzian, les zamis Demireille, Féchant,
Jeanpolini le barbero, Pueche le scribouillar, foullaud le rupin,
tout la magataille des bons vivanto Oranais ; On prendrait pour
témoins le curé Temey, l'abbé Cassis, l'abbé
Bridaine et l'abbé Caze.
Bouzian il a été chez le grand parfumier Laffargue,
calotte à la main, per lé questionner dessour la
célèbre eau épilatoire. C'est per el mal
de san vito ou bien per les mauresques ?
- C'est pour enlevé les poils dé la figoure, qu'il
a contesté el grand mouchou Laffargue! Alorce tous les
çournalistes d'el Margaillon y z'en ont acheté
pour sé faire la peau dé satin.
- Frensquitto et Cagon qui s'avait quitté
dé la place d'arroseur de fétus dé la ville
pourquoi Gasser y l'a remplacé per oune démobilsé,
il a été enboyé par El Margaillon, le plous
fort çourbal del monde, à Paris, per démander
à l' Président dé la République le
autorisation per notre hebdromadaire d'organiçer oun concours
qu'esté diablo dé Delaye y veut eppélé
El Casse-tête du Margaillon.
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El granouja dé Fransquitto y s'a parti
à la Chambre des députés.
Ça c'est oun hom' d'attaque qu'il a des pitits z' yeux
pero qui se boit clair dans lé micamacs dé politic.
Enfin, Franaquitto el Cagon y s'a tourné une aut' fois
à Oran ousqu'ynous a rencontrés dans noestro local
dé Gambetta ; y nous a apporté dé la part
dé l'Académie Française, ses bux avec
l'Ordre dé l'Houmoristic qui né donne rien qu'à
les grands hommes puisqué c'est nous zot' seulement qué
nous l'avons.
Quand à Felippe el Tonto qué c'est oun hom' qui
né peut pas sentir les eaux minérales com' not'
confrère l'Echo, Al. Cazes. - Tché quel esteafaor
este Cazes ! il est allé démander' à la
Grand Maison Sempierre si le vin il allait diminner ; on sé
l'a répondu qué dorénabant, en place dé
dizouit sous on lé bondirait quatrébint dix centimes
:
Per finir que dise el Lagagnousse, vingua oun tournée
à la cantine dé la Galérie Perrez, pourquoi
la mignonne patroune y s'a rèvé à la longanise,
et il a fait cadeau à la Rédaction ouna rose dé
pava qui sentait la flor d'oranges.
Fransquitto de Lajo |